Avec le vieillissement de la population, la télésurveillance cardiaque s’impose de plus en plus couramment. En effet, un nombre élevé de patients sont porteurs de prothèses telles que les défibrillateurs ou les stimulateurs cardiaques. Le contrôle de cette patientèle se fait de nos jours presque dans sa totalité, au travers de rendez-vous avec le cardiologue. Cette prise en charge nécessite souvent du temps et des déplacements surtout que le nombre de spécialistes en cardiologie est restreint dans les zones non urbaines. Il est donc plus facile de suivre le malade grâce à la télésurveillance. C’est un élément de confort indiscutable pour la personne, mais aussi pour le corps médical. Cette méthode présente une alternative importante et fiable pour ces patients ainsi que pour désengorger les consultations de cardiologie. La surveillance à distance semble offrir les mêmes garanties médicales qu’au cours des examens. On peut noter que ce dispositif permet d’éviter également des interventions inappropriées.
Les données du défibrillateur cardiaque ou du stimulateur cardiaque sont télétransmises, elles sont alors sauvegardées sur un serveur afin d’être analysées par une équipe de spécialistes en cardiologie. On peut ainsi observer sur de longues durées, faire des courbes et il est plus simple de prévoir une éventuelle anomalie ou de la détecter. En effet, pendant les visites, le laps de temps est plus restreint. On constate
même que cette façon de procéder crée l’opportunité de remarquer les traitements mal dosés ou inappropriés. La télécardiologie est une pratique qui semble faire quasiment l’unanimité chez les patients souffrant d’une de pathologies chroniques. Le relevé est fait tous les jours par le biais d’un téléphone portable ou grâce à Internet. C’est une méthode simple et qui plaît aux particuliers comme aux professionnels qui de ce fait recueillent des données plus précises.
Étude sur la télésurveillance cardiaque
Une étude initiée par le CHU de Rennes appelée EVATEL porte sur 1 501 patients dispersés dans 31 centres français. Elle a mis en évidence des résultats très satisfaisants qui peuvent tout à fait être très compétitifs par rapport à la démarche traditionnellement utilisée. L’expérience pourra se poursuivre et même devenir systématique dans la plupart des cas si la caisse nationale d’assurance maladie admet ce geste et le rembourse. Il faut en effet, comme pour d’autres interventions de télémédecine que la sécurité sociale le reconnaisse. Maintenant que l’efficacité en est incontestablement attestée, il est nécessaire que le dédommagement puisse être effectué. C’est dans ce but que les cardiologues privés ainsi que du milieu hospitalier ont réclamé la création de l’acte de télésurveillance cardiaque. Les fabricants de prothèses cardiaques ont déposé de leur côté un dossier identique afin d’appuyer cette demande. Des mises en place régionales voient cependant le jour grâce au financement des ARS mais sans décision globale, il sera difficile d’obtenir une harmonisation.
Si ce programme s’avère indispensable, le contexte économique et l’obligation de réduction des dépenses pour la sécurité sociale risquent d’être un frein à son développement. Pourtant le caractère d’urgence est lui aussi prédominant en raison du manque de spécialistes dans ce secteur. Plus ce besoin décuple, et cette augmentation est inéluctable du fait du vieillissement de la population, plus cette méthode a de raisons d’être. Les cardiologues se moquent du modèle qui sera imposé (paiement forfaitaire ou à l’acte, etc.), ce qui compte pour eux avant tout c’est de pouvoir garantir une meilleure expertise des malades. En ayant plus de temps à consacrer à leur consultation, et en prodiguant une surveillance médicale plus régulière, ils savent que la qualité des soins est assurée de progresser. Il faut donc que l’on puisse généraliser ce système qui réconforte les personnes souffrantes sur leur suivi et qui permet aux médecins d’exercer leur profession d’une façon plus confortable.